Alors que les tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis s’intensifient, le secteur de la construction au Québec fait face à une série de défis majeurs. L’imposition de nouveaux tarifs douaniers sur des matériaux essentiels comme l’acier, l’aluminium et le cuivre bouleverse les chaînes d’approvisionnement et fait grimper les coûts des projets.
Des coûts en hausse, des projets ralentis
Depuis mars 2025, les États-Unis ont imposé des tarifs de 25 %, puis de 50 % sur l’acier et l’aluminium importés, incluant ceux en provenance du Canada. À des fins de riposte, le Canada a imposé des contre-tarifs réciproques de 25 % sur certains produits importés des États-Unis, incluant sur l’acier et l’aluminium provenant des États-Unis.
Depuis le 1er septembre 2025, en raison de l’avancement des négociations avec les États-Unis, certaines contre-mesures tarifaires imposées par le Canada en mars 2025 sur la plupart des importations américaines sont supprimées, alors que les contre-mesures tarifaires du Canada sur l’acier et l’aluminium demeurent en vigueur.
Ces hausses pourraient avoir un impact direct sur les chantiers québécois, où ces matériaux sont omniprésents. Les entrepreneurs doivent désormais composer avec des coûts imprévus, des retards de livraison et une incertitude contractuelle.
Les entrepreneurs doivent désormais composer avec des budgets plus élevés et des délais de livraison allongés, ce qui complique la planification et la réalisation des chantiers. Cette pression sur les coûts se répercute sur les soumissions, les marges bénéficiaires et parfois même sur la viabilité de certains projets
Réorganisation des chaînes d’approvisionnement
Pour atténuer les effets de cette crise commerciale, plusieurs entreprises québécoises réorientent leurs approvisionnements vers des marchés alternatifs, notamment en Europe et en Asie. D’autres choisissent d’augmenter leurs stocks pour sécuriser leurs projets à moyen terme.
Cette réorganisation logistique entraîne toutefois des coûts supplémentaires et nécessite une grande capacité d’adaptation. La suspension de certaines exemptions douanières sur les petits équipements et outils ajoute une couche de complexité aux opérations quotidiennes.
Répercussions économiques
La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) anticipe un ralentissement des mises en chantier dans les provinces les plus exposées aux tarifs douaniers, dont le Québec. L’incertitude économique freine les investissements et affecte la demande immobilière.
La volatilité des prix et l’incertitude entourant les politiques commerciales rendent les investissements plus risqués, ce qui pourrait ralentir le développement immobilier dans les mois à venir. Les promoteurs et les constructeurs doivent désormais intégrer ces variables dans leurs prévisions financières et leurs stratégies de développement.
Stratégies d’atténuation
Pour faire face à cette nouvelle réalité, les entreprises du secteur adoptent des mesures préventives : révision des contrats, intégration de clauses d’ajustement de prix, analyse approfondie des appels d’offres et diversification des sources d’approvisionnement.
Certaines voix suggèrent également une augmentation des investissements publics en infrastructures pour soutenir l’activité et compenser les effets de la guerre commerciale. Cette approche pourrait offrir un levier économique pour stabiliser le secteur et maintenir les emplois.
Le secteur de la construction au Québec traverse une période de turbulence. Les tarifs douaniers imposés sur les matériaux essentiels redéfinissent les règles du jeu, obligeant les acteurs à faire preuve de résilience et d’ingéniosité pour maintenir leurs opérations et préserver leur compétitivité.
Le saviez-vous ?
Afin d’aider les entrepreneurs face aux nombreux changements concernant les tarifs douaniers, l’ACQ a mis à leur disposition une page sur l’impact des tarifs douaniers qui est mise à jour régulièrement sur son site Web.
