Vous gérez un chantier ou une entreprise de construction? Alors vous savez à quel point chaque délai, chaque coût imprévu, chaque pénurie de main-d’œuvre peut faire mal au portefeuille. Construire aujourd’hui, ce n’est pas de tout repos. Mais une technologie longtemps réservée aux grandes entreprises commence à faire sa place sur nos chantiers : l’intelligence artificielle (IA).
Et non, ce n’est pas juste pour les grandes entreprises et les géants du Web. L’IA peut aider des entrepreneurs comme vous, ici au Québec, à gagner du temps, éviter les imprévus, mieux planifier, sécuriser leurs chantiers, et améliorer leur rentabilité.
On le voit clairement : l’intérêt pour l’IA est en pleine croissance dans la construction. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2023, seulement 1 % des entreprises de construction canadiennes utilisaient l’IA, ce qui en fait le secteur le moins avancé en matière d’adoption.
Pourquoi ce retard? Intégrer l’IA, ce n’est pas si simple. Ça demande du temps, des ressources, et surtout une bonne idée de par où commencer. Or, près de 73 % des entreprises du secteur avouent ne pas savoir quelle serait la première étape.
Et pourtant, les chiffres sont clairs : ça vaut le coup. D’après une étude IDC commanditée par Microsoft, chaque dollar investi en IA rapporte en moyenne 3,5 dollars. Un rendement impressionnant pour les entreprises qui osent se lancer.
Et ce n’est pas qu’une promesse sur papier : ces investissements se traduisent sur le terrain par des économies, des gains de temps, une meilleure précision et plus de contrôle. Voici quelques façons concrètes d’utiliser l’IA dans la construction.
1. Mieux planifier ses chantiers (et éviter les dérapages coûteux)
Un bon chantier, ça commence par une bonne planification. Mais entre la météo, les imprévus de main-d’œuvre et les retards de fournisseurs, garder le cap n’est jamais simple.
L’IA peut devenir votre meilleur outil d’anticipation. Elle analyse des milliers de données issues de vos projets passés – durées réelles des projets antérieurs, taux d’erreur, conditions météo, disponibilité des équipes – pour vous aider à bâtir un échéancier plus réaliste, ajuster vos affectations, et prévoir les risques avant qu’ils frappent.
Et ce n’est pas tout : l’IA peut aussi affiner les estimations dès la phase de conception ou d’appel d’offres, en croisant les données historiques de vos projets. Deloitte estime que ces outils peuvent réduire les écarts de budget et de calendrier de 10 à 20 %. Moins de surprises, moins de pénalités, et un meilleur rendement global sur vos projets.
Bref, l’IA devient votre contremaître numérique. Il ne prend jamais de pause et voit venir les problèmes avant vous.
2. Éviter les bris avant qu’ils coûtent une fortune
Un bris de pelle, une pompe qui lâche, un moteur qui surchauffe… Ce genre de surprise coûte cher et peut ralentir un chantier au complet.
Avec des capteurs et de l’IA, on peut aujourd’hui surveiller l’état des équipements en temps réel. L’IA détecte les anomalies et vous avertit avant que ça casse. C’est ce qu’on appelle la maintenance prédictive. Moins de bris, plus de prévention.
3. Sécuriser les chantiers
Les chantiers sont des environnements où les risques sont constants : chutes, collisions, erreurs humaines. Réagir vite peut faire la différence entre un incident et un accident.
L’IA permet de renforcer la prévention. Par exemple, des caméras intelligentes peuvent détecter automatiquement un travailleur sans casque ou l’accès à une zone non sécurisée.
L’IA pourrait réduire jusqu’à 25 % des accidents de chantier en permettant une intervention plus rapide. Ce n’est pas une question de surveillance, mais bien de sécurité. L’idée est simple : voir le danger avant qu’il frappe.
4. Gagner du temps sur les soumissions
Soumissionner, ça prend du temps. L’IA peut lire les plans, analyser vos anciens projets, et générer des estimations plus rapides et plus justes. Elle peut même signaler les zones de risque.
Moins d’heures perdues à faire des chiffres. Plus de soumissions envoyées. Plus de contrats gagnés.
5. Réduire la paperasse
Permis, CNESST, factures… Ça s’empile vite. L’IA peut vous aider à classer, retrouver et automatiser la gestion documentaire. Elle peut aussi vous rappeler les dates importantes ou repérer une erreur dans un contrat.
C’est comme avoir un adjoint administratif qui ne dort jamais : il classe tout automatiquement, vous évite des erreurs coûteuses, et peut faire gagner des heures chaque semaine à votre équipe.
Malgré tous ces avantages, l’IA reste très peu utilisée dans la construction. Pourtant, les entrepreneurs sont prêts. Une étude réalisée par l’Association canadienne de la construction indique que 85 % des dirigeants croient que les technologies comme l’IA rendront leur entreprise plus compétitive, et 80 % des équipes de chantier y sont favorables.
La volonté est là. Mais le défi, c’est de savoir par où commencer.
Ce n’est pas un sprint. C’est un premier pas.
Peu importe où vous en êtes dans votre parcours technologique – que vous soyez curieux, que vous ayez testé un outil ou deux, ou que vous partiez de zéro – le plus difficile, c’est de trouver un projet d’IA porteur.
- Définir des règles de gouvernance et les risques liés au déploiement de l’IA
- Établir une feuille de route (roadmap) de projets
- Commencer avec des petits projets à impact mesurables
- Bien évaluer les besoins technologiques: modèles existants, sur mesure, mix des deux, etc.
- Développer une culture de l’IA en formant les employés.
L’idée, ce n’est pas de tout révolutionner d’un coup. C’est de commencer, pas à pas, avec ce qui peut faire une différence ici, maintenant.
Pour cibler vos meilleures opportunités IA, vous pouvez remplir cet autodiagnostic simple, concret et orienté terrain.
Personne-ressource
Hugues Foltz, VP Exécutif et associé chez Vooban
