Former jusque dans le Nord-du-Québec

album photo

La pénurie dans le secteur de la construction frappe autant les grands centres que les régions. Les réalités territoriales sont différentes, mais les conséquences liées au manque de main-d’œuvre sont importantes pour les entreprises, quelles que soient leur taille et leur localisation. Faire une place aux travailleurs sous-représentés est une solution de plus en plus évoquée pour faire face à cette réalité.

La rareté touche particulièrement le Nord-du-Québec, où s’ajoutent des défis d’éloignement et d’approvisionnement. Plusieurs projets résidentiels et d’infrastructures doivent pourtant être réalisés dans les prochaines années, notamment dans les communautés autochtones. Les Autochtones sont sous-représentés dans l’industrie de la construction alors qu’il s’agit d’une population qui connaît pourtant une croissance démographique importante. Deux organismes de la Nation crie de Chisasibi ont fait appel à l’ACQ pour les aider à relever certains défis de main-d’œuvre en mettant sur pied des projets de formation.

Des futurs travailleurs...

Dans le cadre d’une entente avec le Conseil cri de la santé et des services sociaux, l’ACQ Mauricie • Bois-Francs • Lanaudière • Centre-du-Québec a formé des travailleurs directement dans la communauté pour le cours Santé et sécurité générale sur les chantiers de construction (carte ASP). Un formateur s’est rendu sur place pour offrir cette formation qui est souvent difficilement accessible, mais essentielle pour les nouveaux travailleurs. En étant à l’écoute des besoins de la communauté, l’ACQ et le Conseil ont réussi à élaborer un projet selon un horaire répondant aux exigences locales. Forts de ce succès, d’autres formations ont également été offertes en lien avec la gestion des projets de construction afin de faciliter la collaboration entre les intervenants cris et les entrepreneurs, lors de la réalisation des projets de construction.

L’accès à la formation présente souvent un défi dans le Nord-du-Québec, mais il s’agit d’une activité essentielle pour donner vie à des projets structurants. Dans un contexte où les formations sont obligatoires et encadrées par des organismes, comme dans l’exemple précédent, il faut se tourner vers des solutions créatives et flexibles qui répondent tout de même aux exigences réglementaires. Ces projets nécessitent souvent beaucoup d’échanges et de coordination, mais leurs retombées concrètes les rendent incontournables.

... Aux futurs entrepreneurs

Dans la même communauté, l’ACQ Outaouais • Abitibi • Nord-Ouest du Québec travaille de concert avec le Chisasibi Buisiness Service Center inc. (CBSC) pour aider des membres de la communauté à obtenir une licence d’entrepreneur général de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ). Ce centre local de développement a pour mission de favoriser le succès des entreprises établies et de soutenir le développement des futures entreprises de Chisasibi.

Des formations pour l’obtention d’une licence d’entrepreneur

L’ACQ offre depuis longtemps des cours qui mènent à l’obtention d’une licence d’entrepreneur. Les cours sont diffusés en français, et même s’il est possible d’y assister en ligne, les participants doivent se déplacer dans les locaux des ACQ régionales pour les examens. Le CBSC et l’ACQ Outaouais • Abitibi • Nord-Ouest du Québec ont donc joint leurs efforts afin de mettre sur pied un projet qui répond mieux à l’éloignement de la communauté et à la réalité linguistique. Ce projet a d’ailleurs été approuvé par la RBQ. Le CBSC a réuni un groupe de 7 personnes pour suivre les cours en ligne et de son côté l’ACQ a été en mesure d’adapter son offre de formation régionale afin de répondre aux besoins particuliers du milieu avec des formateurs à distance et des cours en langue anglaise. Certains formateurs sont anglophones, alors que d’autres sont francophones. Dans ce dernier cas, il est prévu qu’un interprète se joigne au groupe pour traduire le contenu de la formation. Après chaque programme, un employé de l’ACQ se rendra à Chisasibi pour permettre aux participants de compléter les examens, en anglais.

Tout comme le précédent, ce projet démontre que, bien souvent, les outils et les ressources existent. C’est la volonté de s’adapter de part et d’autre qui permet de concrétiser des initiatives. En levant certains obstacles à l’obtention de licence d’entrepreneur pour les membres de la Nation crie, le CBSC contribue à la création d’emplois durables et génère de la richesse dans la communauté.

Créer une culture d’inclusion

Ces deux projets sont porteurs pour une communauté qui a mis en œuvre des solutions concrètes et locales pour répondre à des enjeux concrets et locaux.

Partout au Québec, des organismes sont à pied d’œuvre pour réaliser de tels projets et amener sur le marché du travail des groupes qui y sont sous-représentés. L’industrie gagnerait à faire davantage de place à tous ces travailleurs en faisant appel à ces organismes pour les aider à élaborer des stratégies d’inclusion.

Un milieu de travail accueillant et inclusif facilite évidemment le recrutement dans un contexte de pénurie, mais contribue également à la rétention des employés. Une politique d’inclusion donne accès à un plus grand bassin de travailleurs. De surcroît, une culture d’entreprise basée sur le respect et la collaboration crée un milieu de travail dans lequel les travailleurs se voient évoluer à plus long terme.

Les Autochtones font partie des groupes sous-représentés dans l’industrie de la construction assujettie à la loi R-20

En effet, seulement 0,66 % de la main-d’œuvre s’identifie comme Autochtone, alors que les Autochtones représentent 2,3 % de l’ensemble de la population québécoise1.

Au Canada, les personnes ayant une identité autochtone représentent 5,2 %1 de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction, alors qu’ils représentent 4,9 % de la société canadienne.

Le faible poids démographique des Autochtones et des femmes autochtones invite l’industrie à s’ouvrir à la diversité de la main-d’œuvre.

1 Statistique Canada, 2016

Les Autochtones dans le milieu de la construction en chiffres
0,66 % de la main-d’œuvre seulement s’identifie comme Autochtone.
2,3 % des Autochtones sont présents dans l’ensemble de la population québécoise. 
5,2 % des personnes ayant une identité autochtone travaillent dans le milieu de la construction au Canada.

Inscrivez-vous à notre infolettre

Pour toujours être informé sur les actualités de la construction