Pénurie de main-d'œuvre : mot des ministres

album photo

L’industrie de la construction est importante et essentielle au Québec. Pièce maîtresse de plusieurs activités essentielles comme celles liées à l’éducation, à la santé ou au logement, elle génère des retombées économiques importantes, en plus de permettre à plusieurs travailleuses et travailleurs de toutes les régions du Québec d’avoir un bon salaire.

Pour que la population puisse bénéficier d’infrastructures qui répondent à ses besoins, notre gouvernement a lancé l’Opération main-d’œuvre, en 2021, ainsi qu’un grand chantier de modernisation de l’industrie. Des mesures ont ainsi été instaurées au cours des dernières années et nous continuerons d’investir des sommes pour que des personnes puissent rapidement travailler, tout en s’assurant que cette industrie conserve la compétence qui fait sa réputation.

En 2021, des modifications ont été apportées au Règlement sur la délivrance des certificats de compétence et au Règlement sur la formation professionnelle de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction afin d’assouplir des règles. Ces modifications ont permis à la Commission de la construction du Québec de mettre en place une série d’initiatives pour faciliter l’entrée dans le milieu. Ces initiatives visent notamment à donner accès plus rapidement à l’examen pour devenir compagnon, à délivrer des certificats de compétence-occupation à certains diplômés et à permettre aux apprentis d’effectuer les « tâches résiduaires » liées à leur métier.

De plus, un certificat de compétence d’apprenti temporaire est maintenant délivré à un étudiant inscrit à une formation menant à un métier de la construction qui présente une lettre d’un employeur qui y indique vouloir l’engager. À elle seule, cette mesure a permis à plus de 3 500 étudiants de travailler sur les chantiers au cours des étés 2021 et 2022. Inciter les jeunes à se tourner vers les métiers de la construction passe notamment par la valorisation de la formation professionnelle. C’est pourquoi notre gouvernement a investi plus de 335 millions de dollars pour la moderniser et pour mieux outiller les élèves. Nous souhaitons ainsi favoriser leur réussite éducative et, ainsi, permettre à l’industrie de compter sur une main-d’œuvre compétente.

Le développement des compétences a par ailleurs un impact important sur la productivité du secteur de la construction. Il permet aux personnes de bien exercer leur métier, d’être prêtes à acquérir de nouvelles connaissances, notamment pour utiliser de nouveaux outils informatiques et numériques, et de s’adapter aux changements. Une meilleure formation des superviseurs et des gestionnaires peut, quant à elle, améliorer la planification des projets.

Grâce aux activités de perfectionnement offertes par la Commission de la construction du Québec, il y a en moyenne 21 000 personnes qui se perfectionnent annuellement, et ce, depuis cinq ans. Cela contribue à faire de l’industrie de la construction une industrie encore plus efficace.

Beaucoup de travail a aussi été fait ces dernières années pour que les chantiers de construction deviennent des milieux plus inclusifs. Les entreprises ont tout à gagner à engager encore plus de femmes, de personnes formées à l’étranger, de personnes issues des communautés culturelles ou encore de membres des Premières Nations et des Inuits.

Les portes des chantiers s’ouvrent et notre gouvernement est convaincu que les employeurs continueront de favoriser l’intégration professionnelle d’une diversité de travailleuses et de travailleurs parce que tous les talents doivent être mobilisés. Pour accroître la présence des personnes sous-représentées sur les chantiers et inciter ces personnes à rester dans l’industrie, il faut faire en sorte que cette dernière évolue et devienne plus diversifiée et plus inclusive.

Des initiatives comme la mise en œuvre du Programme d’accès à l’égalité des femmes ont permis d’augmenter considérablement le nombre de travailleuses. En 2022, elles représentaient 3,65 % de la main-d’œuvre. Il s’agit d’une hausse notable comparativement au 1,30 % qu’elles représentaient en 2015. Un plan pour favoriser l’inclusion des membres des Premières Nations et des Inuits devrait être déployé par la Commission de la construction du Québec à compter de cet automne.

C’est aussi par la reconnaissance des compétences des personnes formées à l’étranger et le recrutement à l’international que nous pourrons augmenter le nombre de travailleuses et de travailleurs. C’est pourquoi le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration a réalisé en collaboration avec la Commission de la construction du Québec un projet pilote visant le recrutement à l’international qui inclut un volet lié à la reconnaissance des compétences pour les métiers de la construction.

Dans le cadre de cette initiative, une mission de recrutement appelée Journées Québec Maroc a été réalisée en février 2023. Six entreprises ont participé au projet et près de 80 candidats ayant une expérience de travail pertinente ont été sélectionnés à la suite des entrevues d’embauche. Les métiers suivants sont concernés : tuyauteur, électricien, chaudronnier, monteur-assembleur, plâtrier, mécanicien de chantier industriel, charpentier-menuisier et mécanicien d’équipement lourd. Une mission de recrutement sera réalisée au Mexique cet automne et d’autres seront réalisées plus tard, notamment en Tunisie et en Colombie.

Recruter de nouvelles personnes pour augmenter notre bassin de main-d’œuvre est une solution évidente – bien que complexe – pour contrer la pénurie de personnel. Dans le contexte actuel, nous devons aussi repenser globalement ce qui peut permettre d’améliorer la productivité de ce secteur d’activité névralgique pour le Québec.

Assouplir l’organisation du travail et, par le fait même, maximiser la polyvalence des travailleuses et travailleurs permettra d’améliorer la productivité de l’industrie de la construction. Des solutions existent et, en tête de liste, se trouve la formation accélérée. Notre gouvernement continuera donc d’agir en concertation avec les acteurs du milieu pour faire de la construction une industrie plus productive, toujours fière de bâtir le Québec d’aujourd’hui et de demain.

JEAN BOULET
Ministre du Travail et ministre responsable de la région de la Mauricie et de la région du Nord-du-Québec
KATERI CHAMPAGNE JOURDAIN
Ministre de l’Emploi et ministre responsable de la région de la Côte-Nord
BERNARD DRAINVILLE
Ministre de l’Éducation et ministre responsable de la région de la Chaudière-Appalaches
CHRISTINE FRÉCHETTE
Ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration

Ce mot des ministres a été envoyé à l'ACQ dans le cadre de l'édition spéciale du magazine Construire sur la pénurie de main-d'œuvre.

Inscrivez-vous à notre infolettre

Pour toujours être informé sur les actualités de la construction