Les murs-rideaux et l'efficacité énergétique... un défi pour l'industrie !

Les murs-rideaux et l'efficacité énergétique... un défi pour l'industrie !
Pierre Longpré
Pierre Longpré
Chroniqueur Technique

Les murs-rideaux sont, aujourd’hui, la composante souvent choisie pour l’enveloppe extérieure des murs de plusieurs projets multirésidentiels, commerciaux, institutionnels et industriels.

De grandes fenestrations

Ce choix est dicté par sa flexibilité dans la conception permettant de grandes fenestrations pour plus de lumière invitant l’extérieur à l’intérieur et son exécution plus rapide. La responsabilité incombant à un seul fournisseur demeure aussi un attrait supplémentaire non négligeable pour ce choix.

L’historique de l’implantation des murs-rideaux et leur évolution dans l’industrie de la construction ont aussi permis de modeler des bâtiments de plus en plus en hauteur indispensables pour la viabilité d’un projet sur des terrains plus coûteux, comme au centre-ville de Montréal.

La forme de processus de conception intégrée

Le défi posé par les nouvelles exigences de performance énergétique plus sévères pour tous projets exécutés à partir du 27 décembre 2021 forcera des choix de conception dès l’ébauche d’un projet et la collaboration de tous les professionnels avec l’ensemble des parties concernées. La forme de processus de conception intégrée (PCI) permet l’atteinte de cette collaboration structurée et paramètre la démarche de collaboration pour assurer le succès.

Le chapitre 1.1 - Efficacité énergétique du bâtiment du Code de construction offre la possibilité de satisfaire les exigences par trois méthodes :

  • Méthode prescriptive;
  • Méthode de remplacement;
  • Méthode de performance.

Lors de la mise en œuvre du processus de conception intégrée préliminaire, l’ensemble du projet sera abordé avec les paramètres qui affecteront la performance énergétique, l’orientation, l’architecture des volumes, l’occupation, le choix du système mécanique pour le chauffage et la climatisation.

Le verre du mur-rideau

Le choix du verre du mur-rideau doit aussi être établi pour connaître la résistance thermique. Plusieurs types de verre sont disponibles : doubles ou triple avec film à faible émissivité et gaz argon.

Les paramètres de conception établis dans leur ensemble seront validés avec une simulation énergétique et indiqueront l’optimisation de la conception requise pour atteindre les exigences du Code ou les surpasser.

Les exigences du Code demandent au droit du panneau tympan du mur-rideau une résistance équivalente à un mur opaque et doivent être compensées avec une stratégie collaborative des ingénieurs et architectes qui documenteront les assemblages et considèreront la perte d’efficacité de la résistance thermique effective due aux ponts thermiques.

Sans cette collaboration complète, il sera très difficile de faire les bons choix.

Les fabricants de murs-rideaux développent leurs produits en tenant compte des nouvelles exigences d’efficacité énergétique ainsi que la demande des concepteurs, par exemple : En intégrant du verre (VIG) (Vacuum Insolated Glass) aussi nommé verre isolé sous vide à double effet de serre de sécurité ou en intégrant du verre triple.

Les attaches avec coupure de pont thermique performante sont maintenant plus facilement disponibles et permettent une conception efficace de l’enveloppe.

La conception des murs-rideaux et leur fabrication, ainsi que leur installation, ont déjà évolué et chercheront toujours à être plus performantes afin de créer des bâtiments spectaculaires avec des enveloppes translucides et lumineuses.

En cette période où les mesures et l’implication contre le réchauffement climatique ont un rôle de premier plan, il n’y a plus vraiment de place pour les conceptions de bâtiments non performants et qui nuisent à l’atteinte des cibles de réduction d’émission de gaz à effet de serre.

Le Québec s’est fixé pour 2030, une réduction de 37,5 % par rapport au niveau de 1990 et à l’atteinte de la carboneutralité d’ici 2050. La date du 27 décembre 2021 ne doit pas être vue comme étant la limite pour concevoir des bâtiments non performants, mais plutôt comme la date qui marquera un nouveau départ pour l’atteinte des cibles environnementales qui visent la préservation de notre climat pour nous et les générations à venir.

Source : Voirvert, Sandra Soucy, article 7 juillet 2021.

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