Technique

Niveaux de dégagement sur un toit

Paul Demers Paul Demers
Paul Demers
Chroniqueur technique

Les toitures sont abondantes d’équipements techniques liés à diverses spécialités. Les services comme l’électricité, la plomberie et la ventilation prolifèrent sur un toit et requièrent des distanciations avec la partie courante des toits pour favoriser la sécurité et l’étanchéité face à l’accumulation de neige et de pluie. Voyons ensemble quelques règles de dégagement à appliquer.Solins et structures

Les murs, parapets, joints de contrôle et bases surélevées sur un toit sont configurés par les charpentiers et imperméabilisés par les couvreurs jusqu’à des niveaux minimums au-dessus de la surface finie.

Devis de l’Association des Maîtres Couvreurs du Québec (AMCQ) (si avec membranes de bitume modifiés).

  1. La hauteur des solins bitumineux des parapets, des murets séparateurs et des joints de dilatation doit être de 203 mm minimum.
  2. L’AMCQ recommande que tous les autres solins bitumineux aient une hauteur libre de 406 mm au-dessus de la surface finie de la couverture et soient cloués à leur sommet au fond de joints.
    Cependant, un minimum de 304 mm est exigé pour tout relevé.
  3. Dans le cas des solins intramuraux, la hauteur de 406 mm est le minimum exigé incluant une remontée de 152 mm minimum derrière le revêtement mural.
  4. Des parapets d’une hauteur inférieure à 203 mm sont acceptés lorsque ces derniers sont construits avec un larmier scellé sans solin de couronnement.
  5. Les solins bitumineux doivent se prolonger d’au moins 75 mm au-dessus des parapets et murets lorsque ces derniers s’aboutent à des murs en surélévation.

Ces niveaux sont des standards de bonnes pratiques et méritent d’être validés cas par cas selon les types de membranes utilisées ou selon les garanties applicables.

Électricité

Les appareils disposés sur des structures au toit doivent inclure des branchements électriques indépendants pour leur entretien. De plus, le branchement aérien d’un bâtiment a des niveaux à respecter.

CCQ Ch. 5 Électricité.

  • Sauf si dérogation selon l’article 2-030, on ne doit pas faire passer de conducteurs électriques au-dessus d’un bâtiment (12-312). Si on l’exerce, les conducteurs doivent être à au moins 2,5 m au-dessus du plus haut point d’un toit plat ou à faible pente, là où on peut facilement marcher ou à 1 m de la faîtière, là où on ne peut marcher facilement (12-310).
  • Les conducteurs de télécommunications passant au-dessus des bâtiments doivent être à une hauteur minimale de 2,5 m au-dessus des toits où il est facile de marcher. Pour d’autres configurations de toit, ils ne doivent pas être installés à moins de 2 m d’un toit mesuré verticalement et ne peuvent être fixés aux surfaces supérieures des toits, à moins d’une dérogation en vertu de l’article 2-030. Cette dérogation n’est pas nécessaire dans le cas de garage ou autre bâtiment auxiliaire comportant un seul étage (60-502).
  • Un mât est considéré conforme si la partie supérieure sans hauban ne dépasse pas 1,5 m ou qu’il y a 915 mm ou plus entre le toit et la fixation du branchement au réseau de distribution (6-112 4) App. B).

article technique printemps niveau degagement

Sur un toit autre que celui d’un logement, il doit y avoir au moins une prise de courant près de ces appareils (2-314). Destinées à l’entretien des appareils, elles doivent être placées à moins de 7,5 m (A) de tout appareil, à une hauteur de 750 mm (B) ou plus au-dessus du toit fini (26-704).

Plomberie

Les évents de toits sont des prises d’air situées au sommet d’un réseau d’évacuation pluviale et sanitaire. Ces tuyaux traversant un toit doivent être bien dégagés pour bien respirer et doivent :

CCQ Ch. 3 Plomberie

tuyau ventilation C tuyau ventilation 2 tuyau ventilation
     
  • S’élever à au moins 150 mm du toit pour empêcher l’eau pluviale accumulée d’y entrer (C) (A-2.5.6.5. 4)
  • Être pourvu d’un solin (2.2.10.14., 2.5.6.5. 4)
  • Sauf dans le cas de prise d’air frais, l’extrémité du tuyau d’évent débouchant à l’air libre doit être située à au moins :
    a) 1 m au-dessus et 3,5 m dans les autres sens, de toute prise d’air, porte ou fenêtre ouvrante (D)
    b) 2 m au-dessus et 3,5 m dans les autres sens, d’un toit ayant un usage (E). (2.5.6.5. 4).

Murs et parapets à ± 150 mm

CCQ Ch. 3 Plomberie, (2.4.10.4. 4)

Si les murs (parapets) dépassent 150 mm de hauteur au-dessus du drain de toit, il faut prévoir des trop-pleins (avaloirs d’urgence) ou des dalots (gargouilles), et cela, peu importe le type d’avaloir de toit (régulier ou à débit contrôlé). L’objectif est de limiter la hauteur d’accumulation d’eau lors de pluies fortes.

Cela ne s’applique pas aux projets de réfection ou de modification d’une toiture existante ou s’il y a au moins un parapet n’excédant pas 150 mm d’élévation.

Cheminées

L’embouchure du rejet de fumée doit être dégagée afin de favoriser l’effet de tire et l’évacuation. On doit bien la positionner et suffisamment l’élever.

CCQ Ch. 1 bâtiment, 9.21.4. (Cheminées en maçonnerie) et CAN/ULC-S629 (Cheminées préfabriquées)

article technique printemps cheminee

Les conduits de fumée doivent se prolonger :

  1. D’au moins 900 mm au-dessus de la jonction la plus haute reliant cheminée et toit (H); et
  2. D’au moins 600 mm au-dessus d’une structure ou surface de toit inclinée se trouvant dans un rayon de 3 m de la cheminée (I).

Pour leur stabilité latérale, les cheminées en maçonnerie doivent être contreventées si :

  1. Une de ses dimensions horizontales extérieures est inférieure à 400 mm; et
  2. La cheminée s’élève à plus de 3,6 m au-dessus du toit ou du mur en maçonnerie dont elle fait partie.

Tous ces niveaux ont pour cibles communes la sécurité, l’étanchéité et la longévité des exécutions de tous les intervenants complémentaires de la construction d’un bâtiment.