Budget provincial 2020-2021 et sa mise à jour

Budget provincial 2020-2021 et sa mise à jour
Jean-Philippe Cliche
Jean-Philippe Cliche
Chroniqueur Actualités

Avec le printemps pour le moins tumultueux que nous venons de vivre, nul doute que le budget caquiste déposé le 10 mars dernier est passé sous le radar pour plusieurs. Par contre, les mesures qu’il contient sont toujours d’actualité aujourd’hui, et sont très intéressantes pour nos entrepreneurs.

Hausse des investissements dans le Plan québécois des infrastructures

Le gouvernement provincial a pris la décision d’augmenter une fois de plus ses investissements en construction, investissements comptabilisés au Plan québécois des infrastructures (PQI) 2020-2030. C’est la troisième année consécutive que le gouvernement provincial augmente les dépenses en infrastructures, les faisant passer de 100,4 milliards de dollars dans le budget 2018-2019 à 130,5 milliards dans le budget actuel. Ceci constitue une augmentation de près de 15 % annuellement, ce qui aura un impact considérable sur la quantité de projets gouvernementaux disponibles pour les entrepreneurs au cours des 10 prochaines années.

Sachez que la part du lion revient aux infrastructures scolaires, alors que les investissements qui y seront consacrés passent de 20,3 milliards sur 10 ans annoncés l’an passé à 25,5 milliards de dollars sur 10 ans cette année. Incluse au budget, une somme de 111 millions de dollars du gouvernement afin de louer des locaux qui serviront à accueillir des élèves lors de travaux majeurs dans leur école. Si ce plan fonctionne convenablement, ceci permettra aux entrepreneurs en construction de nos secteurs d’effectuer des travaux d’agrandissement et de rénovation hors de la période estivale, ce qui est une excellente chose compte tenu de la pénurie de main-d’œuvre actuelle.

Crédit d’impôt à l’investissement et à l’innovation

Le crédit d’impôt à l’investissement et à l’innovation (C3i) permet aux entreprises de construction d’obtenir des crédits d’impôt à l’achat de matériel informatique et de progiciels de gestion, avec une aide qui varie entre 10 % et 20 % des investissements admissibles.

En fait, le pourcentage remboursable dépend de la région où votre entreprise est située. Les entreprises oeuvrant dans les grands centres urbains auront droit à un remboursement de 10 %, alors que celles des régions les plus éloignées recevront 20 %.

En fait, les dépenses admissibles au C3i sont celles excédant 5 000 $. Ceci signifie que si votre entreprise implante un nouveau progiciel de gestion informatisée d’une valeur de 15 000 $, vous aurez droit à un crédit d’impôt sur 10 000 dollars, et le pourcentage du crédit variera entre 10 % et 20 % de ce montant, selon l’emplacement de l’entreprise.

Transition énergétique

Le budget 2020-2021 prévoit des sommes importantes qui serviront à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Le secteur industriel est priorisé, avec des investissements gouvernementaux de 1,3 milliard de dollars, alors que le secteur résidentiel et le secteur commercial et institutionnel recevront 175 millions et 134,5 millions de dollars respectivement.

Ce programme met l’emphase sur le remplacement de la consommation en énergie fossile, ainsi que sur l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments neufs et existants.

Mise à jour du 19 juin 2020

D’un niveau purement financier, disons simplement que nous devons parler d’une mise à jour « coup de poing », alors que le déficit du Québec devrait atteindre 14,9 milliards de dollars cette année. Ceci est fort différent des 3 milliards de surplus anticipés au budget de mars, surplus qui devait servir à renflouer le fonds des générations.

Côté bonne nouvelle, la diminution des taxes scolaires promise par le gouvernement s’effectuera en totalité dès cette année, alors que le projet devait être réalisé sur 2 ans. Ceci donnera un peu de répit aux contribuables éprouvés par la crise sanitaire actuelle. De plus, aucune hausse de taxe ou d’impôt n’est prévue pour le moment.

Autre bonne nouvelle, l’accélération des investissements en infrastructures du gouvernement, qui devrait passer de 11,0 milliards à 13,9 milliards dès cette année. Cette accélération des investissements devait se matérialiser dans le projet de loi 61 avant l’été, ce qui n’est pas arrivé. Tout porte à croire qu’une nouvelle mouture devrait être présentée à l’automne et que les entrepreneurs en construction devraient voir plusieurs projets publics supplémentaires sur la table d’ici la fin de l’année financière du gouvernement.

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