Au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saint-Maurice, l’Amphithéâtre de Trois-Rivières prend forme. Amorcés le printemps dernier, les travaux vont se poursuivre durant toute l’année 2013. L’inauguration officielle est prévue au cours du deuxième trimestre de 2014. Cette réalisation de Paul Laurendeau et de François R. Beauchesne, architectes en consortium, constitue une des principales composantes d’un vaste projet de renouveau urbain qui vise l’aménagement d’un territoire de près de 350 000 m². Elle a été rendue possible grâce au Programme de financement Fonds Chantiers Canada – Québec, volet Grands Projets. On parle d’un investissement total, aide financière gouvernementale et contribution municipale incluses, frôlant les 50 millions de dollars.
Site et architecture
« Nous avons choisi d’implanter l’Amphithéâtre en bordure du site formant la pointe de Trois-Rivières au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Saint-Maurice, entre la marge de recul réglementaire de 35 mètres et la future avenue des Draveurs, a dit l’architecte Paul Laurendeau. Cette position de proue maximise sa visibilité le long du fleuve Saint-Laurent, de l’île Saint-Quentin et du pont Duplessis, permettant à son image de se réfléchir dans l’eau la nuit, comme bon nombre de bâtiments publics d’importance en bordure d’eau, notamment l’Opéra de Sidney cité en exemple par la Ville de Trois-Rivières. »
La signature du projet repose sur un immense toit noir rectangulaire qui se termine en pointe sur ses quatre côtés, tenu par huit colonnes d’acier de couleur argentée. Cet élément forme un porte-à-faux monumental le long du boulevard des Draveurs qui annonce un bâtiment public d’importance, comparable au Centre de congrès de Lucerne en Suisse, au Musée de la reine Sofia à Madrid (conçu par l’architecte français Jean Nouvel) ou encore à l’Assemblée nationale de Cardiff au Pays de Galles (œuvre de l’architecte britannique Richard Rogers). Sur la partie ouest du site, une place publique a été créée pour accueillir 9 000 personnes avant et après un spectacle.
Structure du bâtiment
L’aire initiale de 2 800 m² du toit a été augmentée à 7 200 m² pour en faire un élément qui recouvre non seulement les 3 500 sièges, mais l’ensemble des constructions. Les 8 colonnes minces de 24 m de hauteur ont un diamètre de 0,85 m et sont faites de plaques d’acier de 25 mm d’épaisseur. Elles sont cintrées, assemblées par soudure, meulées et peintes sur le chantier. L’intérieur des colonnes sera rempli de béton pour les renforcer et empêcher le flambement. La cage de scène, espace face au public où les artistes performeront et qui contient également les décors et l’éclairage, est faite de parois de béton de 250 mm à 400 mm d’épaisseur sur une hauteur de 26 m.
Finition
Au niveau des surfaces finies, certaines d’entre elles seront peintes ou vernies selon leur emplacement. Le soffite, qui sera utilisé sur la surface visible sous le grand toit, sera composé de panneaux d’acier perforés derrière lesquels un revêtement acoustique formé de panneaux de fibre de roche servira à éviter que le son soit réfléchi sur les spectateurs.
À l’intérieur, les spectateurs auront un point de vue sur le paysage, car la plupart des sièges et la pelouse sont au-dessus du niveau du rez-de-chaussée. L’été, la Ville entend rendre accessible le belvédère situé sur la partie sud en porte-à-faux et qui offre une vue panoramique sur le fleuve Saint-Laurent et sur la rivière Saint-Maurice en dehors des périodes de spectacle.
En date du 1er janvier 2013, plus de la moitié du coffrage et du bétonnage était achevée incluant l’étanchéité des fondations et les ouvrages d’infrastructure de plomberie et d’électricité. Prochaines étapes : les appels d’offres pour les dessins d’atelier de la charpente d’acier, les sièges fixes et amovibles, les murs, les cloisons, les plafonds, les murs-rideaux, le vitrage, les revêtements extérieurs et les lots de finition intérieure.