Le marché de l’emploi au Québec est à son apogée et l’industrie de la construction n’y fait pas exception. D’ailleurs, selon les dernières perspectives de la Commission de la construction du Québec, l’industrie a enregistré 196,2 millions d’heures travaillées en 2021 et franchira les 197,5 millions d’heures travaillées pour l’année 2022. Il s’agit de niveaux d’activité records jamais enregistrés par la CCQ et bien que les chantiers se multiplient, l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre est lui aussi sans cesse grandissant pour plusieurs secteurs d’activités au Québec.
Selon le Bulletin trimestriel du marché du travail au Québec : « la main-d’œuvre disponible au Québec pour pourvoirl es postes vacants se raréfie de plus en plus, le nombre de chômeurs à la fin du premier trimestre de 2022 était à un creux historique. Ainsi, en moyenne, au cours des deux premiers mois de 2022, il n’y avait que 1,1 chômeur par poste vacant, le ratio le plus faible au Canada. »1 Or, lorsque la demande et l’offre de main-d’œuvre sont aussi déséquilibrées qu’en ce moment, il y a une pression supplémentaire sur les prix. On assiste alors à une surenchère sur le marché de l’emploi où l’employeur offre davantage afin de recruter de la main-d’œuvre ou encore retenir celle déjà à l’emploi.
Mise en garde importante pour les chantiers IC-I
À cet effet, l’industrie de la construction est bien particulière puisque les conditions de travail, tant monétaires que normatives constituent un minimum, mais aussi un maximum dans les secteurs institutionnel, commercial et industriel et ce, en vertu de l’article 32.03 des dites conventions. Il est évident que d’avoir des conditions de travail minimales paraît logique, soit pour protéger les salariés, mais pourquoi un maximum ? En fait, le maximum a été établi dans les conventions collectives afin d’assurer une saine concurrence entre les employeurs et ainsi éviter la surenchère. Bien qu’il soit tout à fait louable de vouloir offrir plus, vous vous devez d’être prudent afin d’éviter les ententes individuelles dérogeant de ce qui est prévu aux conventions collectives. Par ailleurs, la CCQ a pour fonction de veiller à l’application de la convention collective et pourrait effectuer une vérification dans votre entreprise et éventuellement entamer des poursuites pénales et civiles. Ainsi, sans être alarmiste, il est important d’être conscient des risques associés à succomber à la surenchère des conditions de travail dans l’industrie de la construction.
Que faire alors pour se rendre attrayant en tant qu’employeur ?
La tendance des dernières années va bien au-delà du salaire quand vient le temps de choisir un emploi. La hiérarchie des besoins des salariés sur le marché de l’emploi a évolué depuis les dernières années. On parle ainsi de critères plus personnels au salarié; en fait, les jeunes accordent davantage une importance aux valeurs de l’entreprise. Il doit donc y avoir une corrélation entre les valeurs, la culture de l’entreprise et celles du salarié. Dorénavant, les milléniaux, mais aussi les salariés en général optent pour une entreprise ayant des projets stimulants respectant l’environnement et qui prônent le travail d’équipe.
En outre, vous pouvez vous positionner comme employeur de choix en gardant la main-d’œuvre que vous avez actuellement dans votre entreprise. Eh oui, le bouche-àoreille est toujours payant, encore faut-il se démarquer. L’intégration est à la base des relations qui seront à forger avec les nouveaux salariés. Un simple dîner de bienvenue avec toute l’équipe peut suffire à sortir du lot, mais aussi à ce que les salariés créent des liens. L’objectif étant de développer un sentiment d’appartenance chez ces derniers, il devient donc primordial de féliciter et d’encourager leur travail associé, on comble alors le besoin de reconnaissance.
Finalement, vous comprendrez qu’un climat de travail sain devient essentiel. Travailler dans un climat harmonieux avec un environnement de travail exempt de harcèlement est beaucoup plus profitable que quelques dollars supplémentaires. Cela peut se traduire par un roulement de compagnonnage pour s’assurer que les équipes se diversifient ou un coup de téléphone afin de prendre le pouls réel du chantier. Être conscient et impliqué dans vos équipes, ça rapporte !
Nous espérons que ces quelques astuces vous ont aidé et nous vous invitons à consulter le site Internet de l’ACQ afin de rester à l’affût des différents outils et webinaires qui seront offerts au cours de la prochaine année. Nous travaillons à contrer la pénurie de main-d’œuvre sous toutes ces formes.
1 Bulletin trimestriel du marché du travail au Québec, premier trimestre 2022.