À la suite des différentes annonces du gouvernement pour relancer l’économie du Québec et en particulier les investissements pour les projets de rénovation des écoles, la Fédération des commissions scolaires a approché l’ACQ durant l’année 2019 afin de trouver des solutions de rechange à une exécution des travaux plus efficiente. C’est ainsi que l’ACQ a saisi cette opportunité afin de créer un comité composé de trois commissions scolaires et de trois entrepreneurs pour cibler les enjeux relativement à l’étalement des travaux dans les écoles.
Le constat ressorti par le comité est le suivant : durant toute l’année, des travaux à risque sont effectués dans plusieurs autres domaines tels que les hôpitaux, les palais de justice et les endroits publics en mode cohabitation avec la clientèle, alors que les travaux dans les écoles s’effectuent en quasi-totalité dans la courte période estivale. C’est ainsi que le comité s’est penché sur les solutions afin de changer les façons de faire et effectuer des travaux sur une plus longue période.
Pour bien cibler cet enjeu, les membres du comité se sont rencontrés plusieurs fois au cours des années 2019 et 2020 dans le but d’offrir un guide pour les commissions scolaires et les entrepreneurs désirant réaliser les travaux en mode de cohabitation sur une période plus longue que celle estivale.
Le ministère de l’Éducation donne une cote de satisfaction sur l’état des infrastructures qu’elle a en sa possession. Elle considère que son parc immobilier a un taux de satisfaction de 47,5 % en 2018-2019 comparativement à 55,2 % pour 2017-2018, une diminution de près de 8 % en une année. Pourtant, la cible du gouvernement est d’avoir un parc immobilier satisfaisant à 85 % pour 20221.
Le projet de guide se veut gagnant-gagnant pour les partenaires. D’une part, les commissions scolaires pourront dépenser l’argent prévu dans leurs budgets annuellement tout en augmentant le taux de satisfaction de leur parc immobilier et réduire les coûts des travaux étant donné qu’ils ne seront plus concentrés sur la courte saison estivale. D’autre part, il s’agit pour les entrepreneurs, d’un moyen de garantir une longévité des travaux se rapprochant plus vers une année complète.
À noter qu’en période de pénurie, le fait d’avoir plus de projets répartis sur l’année permet une meilleure rétention de son personnel et assure une pérennité financière aux travailleurs, des éléments essentiels à prendre en compte dans les prochaines années pour les organisations. Des impacts indirects à ce type d’étalement des travaux seront également évités, entre autres, au niveau de la surchauffe des prix durant la période estivale de la part de certains fournisseurs ou la disponibilité de la marchandise dans les périodes moins achalandées.
Enfin, l’étalement des travaux est un aspect important pour réaliser les ambitieux objectifs des gouvernements en termes d’investissements dans les infrastructures publiques. Toutefois, la disponibilité de la main-d’oeuvre en quantité suffisante est tout aussi importante, d’où l’importance d’un réseau scolaire qui fournit suffisamment de diplômés pour rencontrer l’offre de travaux offerte par l’industrie. Rappelons que l’exercice d’estimation du besoin de main-d’oeuvre diplômée se fait actuellement de façon triennale. Un exercice qui manque de dynamisme et qui ne reflète pas les fluctuations rapides de l’économie québécoise. En effet, le dernier exercice d’estimation qui s’est fait en 2017 reflète bien cette réalité, alors que personne n’avait estimé les seuils historiques d’heures déclarées que l’industrie a connu dans les années suivantes, ce qui a créé un manque important de diplômés dans certaines régions et métiers.
Bref, l’ACQ et la Fédération des commissions scolaires ont prévu de divulguer le guide d’ici la fin de l’année pour qu’il soit accessible à ceux qui le désirent dès le début de l’année 2021.
1 Rapport annuel de gestion 2018-2019, ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, p.67 en ligne :
https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/education/publications-adm/rapport-annuel-de-gestion/MEES_RAG_2018-2019.PDF?1570037423
(consulté le 5 juin 2020).